L’œil du pré
La forêt magique
Sur le versant extérieur de l'île, derrière la hauteur rocheuse, s'étendait une ceinture de forêt morte.
(...)Le sol était jonché d'aiguilles brunes et luisantes, sauf là où les sapins avaient décidé de ramper au lieu de rester debout. Leur verdure croissait alors avec une sorte de frénésie exubérante, humide et brillante comme en pleine jungle. On appelait cette forêt « la forêt magique ». Elle s'était façonnée elle-même, lentement, péniblement, et l'équilibre entre sa survie et son anéantissement était si fragile que même le moindre petit changement était impensable.
(…) Puis, elle s'y rendit toute seule. Tout doucement, à quatre pattes, elle passa devant le trou d'eau et les fougères et, quand elle fut fatiguée, elle s'allongea sur le sol et regarda en l'air à travers le treillis de gris lichens et de ramilles. »
Tove Jansson, le livre d'un été, éd. Albin Michel, 1978
La forêt magique
Sur le versant extérieur de l'île, derrière la hauteur rocheuse, s'étendait une ceinture de forêt morte.
(...)Le sol était jonché d'aiguilles brunes et luisantes, sauf là où les sapins avaient décidé de ramper au lieu de rester debout. Leur verdure croissait alors avec une sorte de frénésie exubérante, humide et brillante comme en pleine jungle. On appelait cette forêt « la forêt magique ». Elle s'était façonnée elle-même, lentement, péniblement, et l'équilibre entre sa survie et son anéantissement était si fragile que même le moindre petit changement était impensable.
(…) Puis, elle s'y rendit toute seule. Tout doucement, à quatre pattes, elle passa devant le trou d'eau et les fougères et, quand elle fut fatiguée, elle s'allongea sur le sol et regarda en l'air à travers le treillis de gris lichens et de ramilles. »
Tove Jansson, le livre d'un été, éd. Albin Michel, 1978